Bruno Manser - Laki Penan

Affiche Bruno Manser - Laki Penan
Réalisé par Christoph Kühn
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 557

Critique

Depuis son enfance, Bruno Manser rêvait de se dépouiller de tout le fatras et des dépendances de la civilisation occidentale. Lui, qui voulait apprendre à vivre dans la jungle, y a probablement laissé sa vie. En 1984, il s’était installé dans l’île de Bornéo, province de Sarawak, où il avait découvert le peuple des Penan, étudié leurs coutumes et appris leur langue. Les Penan l’appelaient Laki Penan, ce qui veut dire L’Homme Penan. Acclimaté à leur vie, Bruno Manser était resté six ans chez ses amis, découvrant peu à peu que ceux qui menaient encore une existence primitive étaient menacés par la modernité en général, la déforestation outrancière de la jungle en particulier.

Le Bâlois s’était alors promu en défenseur des droits de l’homme et en protecteur de la forêt pluviale. De retour en Suisse en 1990, il avait fondé une association et alerté l’opinion par des actions spectaculaires, une grève de la faim de soixante jours, devant le Palais fédéral, notamment. Lors de son dernier voyage chez les Penan, au printemps 2000, il a disparu, sans laisser de traces.

Christoph Kühn, (réalisateur de NICOLAS BOUVIER, 22 HOSPITAL STREET) part sur ses traces dans la jungle et fait revivre, par l’intermédiaire des Penan qui l’ont connu, un homme dont on n’a probablement pas assez mesuré l’honnêteté intellectuelle, ni la bonne foi du combat. Son approche est objective et sensible, respectueuse des populations qui l’accueillent. Lesquelles, entre les années Manser et aujourd’hui, ont passé du pagne au T-shirt et des pieds nus aux «tongs» en plastique...

Beau film-hommage, ce portrait de l’écologiste rappelle aussi, crûment, qu’à l’heure où l’on attribue le Prix Nobel de la paix au climat, la planète continue d’être saccagée pour les seuls profits de l’économie.

Geneviève Praplan