Deuxième souffle (Le)

Nous sommes en 1960, entre Marseille et Paris. Gu (Daniel Auteuil), célèbre et dangereux gangster condamné à vie, s’évade de prison. Traqué par la police, il veut s’enfuir en Italie avec Manouche (Monica Bellucci), la femme qu’il aime. Ayant besoin d’argent, il accepte de participer à un dernier hold-up.

Etait-ce une bonne idée que d’adapter une seconde fois le roman homonyme de José Giovanni, quarante ans après le chef-d’œuvre réalisé par Jean-Pierre Melville? Même si, avec cette nouvelle version, il revient à la source de l’ouvrage en insistant notamment sur le personnage féminin et même s’il bénéficie d’un impressionnant casting, Alain Corneau ne parvient pas à faire oublier l’incontestable maîtrise de la mise en scène à l’américaine propre à Melville.

En mettant l’accent sur une approche esthétisante de certaines scènes, en négligeant une nécessaire concision - le film aurait gagné en effet à être amputé d’une vingtaine de minutes -, en s’attardant complaisamment sur les scènes de tuerie, Corneau manque quelque part de ce deuxième souffle qui aurait pu animer sa réalisation. Mais on n’oubliera pas de si tôt l’interprétation stupéfiante de Daniel Auteuil, de Michel Blanc, ou encore de Jacques Dutronc.