Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (L')

Affiche Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (L')
Réalisé par Andrew Dominik
Titre original Assassination of Jesse James
Pays de production U.S.A.
Année 2007
Durée
Musique Nick Cave, Warren Ellis
Genre Western, Drame, Biopic
Distributeur foxwarner
Acteurs Brad Pitt, Sam Shepard, Mary-Louise Parker, Casey Affleck, Sam Rockwell
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 555
Bande annonce (Allociné)

Critique

Bien des films ont été tournés sur Jesse James, l’un des plus célèbres hors-la-loi de l’Ouest américain, avec un souci souvent relatif de vérité historique. Des dizaines de romans, à l’époque, alimentèrent allégrement la légende de ce Robin des Bois devenu - la presse joua un rôle important dans la constitution du mythe - l’ennemi juré des banquiers et un véritable symbole de liberté.

Robert Ford (Casey Affleck), admirateur inconditionnel de Jesse James (Brad Pitt), rêve de partager les aventures de son idole. A 20 ans, il réussit à se faire engager: il était loin de prévoir qu’il entrerait dans l’Histoire comme «le sale petit lâche» qui, un jour, lui tirerait dans le dos.

Coaché par les producteurs Ridley Scott et Brad Pitt, le réalisateur Andrew Dominik a tenté de brosser les véritables portraits de Jesse James et Robert Ford. Pour le premier une figure tourmentée, instable émotionnellement et aux motivations complexes. Pour le second un homme vulnérable, mélange d’aplomb, d’arrogance, d’insécurité et d’innocence. Tiré d’un roman (au titre éponyme) de Ron Hansen, ce long (plus de 2 h et demie!) métrage va nous rappeler tout ce qui a précédé le coup de feu fatal de 1881.

Le film - qui n’a rien d’un western traditionnel - procède à l’autopsie d’un geste meurtrier et de ses suites. Dans les rôles principaux, Brad Pitt et Casey Affleck sont parfaitement crédibles et les nombreux autres personnages (membres de la famille de Jesse, de celle de Robert, hommes de main) que l’on rencontre en chemin sont bien campés. Le cinéaste a porté une attention toute particulière aux éclairages, aux paysages (extérieurs et intérieurs), filmant souvent ses acteurs à travers des vitres dépolies de verre épais, recréant ainsi une forme de distanciation voulue. Cela donne une coloration assez mélancolique à un récit qui s’appuie fortement sur des commentaires plutôt littéraires. Priorité est donnée aux gros plans des visages plutôt qu’à la structure narrative (qui se révèle assez languissante). Le titre, il est vrai, annonçait déjà la couleur: l’histoire, sans surprise, importe moins que l’analyse en profondeur des personnages. Encore eût-il fallu qu’une écriture cinématographique un peu plus ferme et originale vienne soutenir le propos. Le sujet est traité, comme on dit, mais c’est un peu tout.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13
Georges Blanc 13
Daniel Grivel 17
Ancien membre 14
Geneviève Praplan 15
Anne-Béatrice Schwab 15