99 francs

Affiche 99 francs
Réalisé par Jan Kounen
Pays de production France
Année 2007
Durée
Musique Jean-Jacques Hertz, Francois Roy
Genre Comédie, Drame
Distributeur Pathé Distribution
Acteurs Vahina Giocante, Jean Dujardin, Patrick Mille, Elisa Tovati, Jocelyn Quivrin
N° cinéfeuilles 554
Bande annonce (Allociné)

Critique

Octave (Jean Dujardin) est un publiciste sans scrupules, qui se croit le maître du monde et qui le montre bien. Pour lui, l’homme n’est qu’un produit de consommation comme un autre. Cadre en vue d’une très grosse boîte de pub, il est couvert d’argent, les filles lui tombent dans les bras, la cocaïne est à portée de nez.

Deux événements troublent timidement le cours de son existence: une histoire d’amour fou avec la plus belle employée de l’agence et une réunion de travail chez Madone (ce géant du yaourt, vous connaissez!) Octave le déjanté décide alors de se saborder en sabotant ce qui s’annonçait comme une campagne publicitaire particulièrement juteuse.

Inutile de chercher plus loin: 99 FRANCS est une rigolade et le film enfonce des portes ouvertes. Il y a belle lurette que l’on sait que la consommation n’est pas la finalité de l’existence, que la pub n’est souvent qu’un attrape-gogos, que la richesse ne fait pas le bonheur. Au-delà de ces platitudes sidérales il n’y a pas grand-chose dans 99 FRANCS. Mis à part un ou deux sketchs corrosifs, la réflexion patine et la critique de la pub reste ambiguë. Cela d’autant plus que le film use de la même écriture visuelle clinquante que celle des clips publicitaires. Comment dénoncer alors des pratiques si on use des mêmes moyens? Passées les premières séquences où l’on peut encore sourire, 99 FRANCS ne réussit jamais à passer la deuxième vitesse, se bornant à des redites verbeuses, à des emprunts et des collages musicaux - merci aux bandes musicales des films de Kubrick, Leone et Wong Kar-wai. Mais il est vrai que, pour un publicitaire, tout n’est que références…

Il paraît que ce film, qui égratigne la pub, n’a pas reçu beaucoup d’argent de la télévision française, celle-ci refusant de scier la branche sur laquelle elle est confortablement assise. On comprendra.

Dans son rôle d’imbécile arrogant, Jean Dujardin (autre «produit» médiatique) ne parvient guère à nous faire croire que sa rébellion est un éclair de lucidité. Le personnage reste pataud, le film se traîne et l’on pédale allègrement dans le yaourt.

Antoine Rochat