Vengeance dans la peau (La)

Affiche Vengeance dans la peau (La)
Réalisé par Paul Greengrass
Pays de production U.S.A., Allemagne
Année 2007
Durée
Musique John Powell
Genre Action, Aventure, Espionnage, Thriller
Distributeur Paramount Pictures France
Acteurs Matt Damon, Julia Stiles, Scott Glenn, David Strathairn, Paddy Considine
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 553
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les premières images plaquent le spectateur au fond de son fauteuil: courses haletantes, filatures serrées, bagarres en cascades, coups de feu, c’est du cinéma américain pur jus, commercial et musclé, nanti des clichés habituels des films d’action.

Le réalisateur part du principe que le spectateur connaît les deux épisodes précédents de la saga Bourne: LA MEMOIRE DANS LA PEAU (CF n. 444) et LA MORT DANS LA PEAU (CF n. 487). Quelques flash-back évasifs sont offerts en prime, au début de ce troisième épisode, mais bien malin qui pourra situer ce Jason Bourne, personnage sorti de l’imagination de Robert Ludlum, spécialiste du roman d’espionnage.

Rappel express: un conditionnement physique et mental d’une extrême brutalité avait fait de lui (cf. les volets 1 et 2 de la saga) l’exécuteur le plus implacable de l’histoire de la C.I.A. Jusqu’au jour où il décide de rendre son tablier. Passons sur les détails: dans LA VENGEANCE DANS LA PEAU, le Département de la défense des Etats-Unis veut relancer un second programme (Blackbriar) visant à fabriquer une nouvelle génération de tueurs supérieurement entraînés. Or, Bourne en connaît trop sur une C.I.A. qu’il vient de quitter, il est donc une menace pour le nouveau projet, il faut l’éliminer à tout prix.

Rebelote, la traque recommence. De Moscou à Paris, de Madrid à Londres, de Tanger à New York, talonné par les exécuteurs de Blackbriar, Jason Bourne se lance dans une quête désespérée de son passé, croisant quelques personnages des films précédents qui tombent dans ce troisième opus comme des cheveux dans la soupe.

L’intérêt de cette histoire de vengeance est très limité, le spectateur se doutant bien que tous ces espions sans foi ni loi sont destinés à disparaître tôt ou (plutôt) tard. Paul Greengrass nous avait habitués à mieux avec deux films intéressants (BLOODY SUNDAY - Ours d’Or à Berlin en 2002 - et, tout récemment, VOL 93). Dans LA VENGEANCE DANS LA PEAU il n’est qu’un banal «faiseur» hollywoodien, adepte d’une agitation cinématographique lassante et vaine. Le jeu des acteurs n’est pas en cause: Matt Damon (athlète et bagarreur increvable), Joan Allen, Albert Finney, David Strathairn (excellent) font de leur mieux pour ne pas se prendre les pieds dans ce montage frénétique et se perdre dans cette intrigue labyrinthique.

Antoine Rochat