Critique
Pendant le générique de début, on entend une fugue du Clavecin bien tempéré ressassée et inlassablement reprise dès l’accrochage qui survient toujours au même endroit - jusqu’à ce que l’instrumentiste, à bout, écrase ses deux mains sur le clavier. C’est un peu comme l’ouverture d’un opéra qui donne d’avance un aperçu de l’action.
Ainsi François (Bernard Campan, dont c’est le premier long métrage en solo, de son propre aveu très personnel) vit depuis plusieurs années avec Isa (Karin Viard). Le couple, qui apparemment ne travaille pas, a du temps mignon pour l’introspection. Après avoir longtemps cheminé en parallèle, tous deux vont se rencontrer.
Le spectateur le moins perspicace ne mettra pas longtemps à découvrir où la chatte a mal au pied et assistera au dénouement avec plus ou moins d’indifférence.
Bernard Campan, ex-Inconnu, a été conseillé par Alexandre Jollien pour l’écriture de son scénario, et se réclame de Robert Bresson. Beau pas en avant pour un ancien pitre qui, ces dernières années, nous offre des personnages plus profonds et nous révèle la tristesse qui sommeille en tout clown.
Daniel Grivel
