Waitress

Affiche Waitress
Réalisé par Adrienne Shelly
Pays de production U.S.A.
Année 2007
Durée
Musique Andrew Hollander
Genre Romance, Comédie
Distributeur Twentieth Century Fox France
Acteurs Jeremy Sisto, Adrienne Shelly, Keri Russell, Nathan Fillion, Cheryl Hines
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 552
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les premières images de WAITRESS font penser à une gentille comédie américaine des années 50, mais la cinéaste Adrienne Shelly réussit rapidement à hausser le ton, adoptant celui de la chronique sociale et sentimentale.

Jenna (Keri Russell), serveuse au Joe’s Diner, s’est spécialisée dans la confection de magnifiques tartes maison. Son avenir professionnel paraît toutefois assez limité et son mariage avec Earl (Jeremy Sisto), parfait malotru, complètement raté. Prise de panique le jour où elle se découvre enceinte, elle consulte un séduisant gynécologue (Nathan Fillion) dont elle tombera follement amoureuse. Cette liaison sera libératrice et, du coup, lui permettra de retrouver le sourire et le goût de l’existence.

L’actrice et cinéaste Adrienne Shelly signe ici son dernier long métrage - elle a disparu tragiquement en novembre dernier -, et sa présence à l’écran donne aux images de WAITRESS une petite coloration nostalgique. Le film distille un message en demi-teinte et se présente comme une petite fable aux accents tantôt féministes, tantôt sentimentaux. L’intrigue ne bouscule rien, le traitement cinématographique est simple, les décors sont souvent banals, comme est banale la vie de tous les protagonistes. Le personnage de Jenna (remarquable interprétation de Keri Russell) est fait d’allers et retours surprenants, d’incohérences qui peuvent dérouter le spectateur, mais il reste attachant. Des touches colorées et sensibles (tout particulièrement dans les lettres que Jenna écrit à son enfant avant sa naissance), une pincée de fantaisie par-ci par-là, font de WAITRESS une petite comédie au ton personnel - ce qui est rare dans le cinéma américain -, légèrement décalée parfois dans les dialogues, émouvante par instants et porteuse malgré tout de quelques images d’espoir: l’émancipation féminine peut aussi passer, semble-t-il, par la confection des tartes.

Antoine Rochat