Critique
On est en Italie. Irena, jeune femme blonde, est arrivée d’Ukraine dans une maison de prostitution. Après plusieurs années d’exploitation et d’humiliation, elle parvient à fuir et trouve à Trieste refuge ainsi qu’un emploi de femme de ménage. Mais elle passe le plus clair de son temps à épier l’immeuble d’en face où vit la famille Adacher, des orfèvres notoires. Elle va décrocher un travail à leur service, afin de pouvoir entre autres s’approcher de leur fille, la petite Tea.
L’INCONNUE est un film bien étrange de Giuseppe Tornatore (CINEMA PARADISO). Un scénario alambiqué nous entraînant dans un thriller violent. L’histoire de cette inconnue nous est livrée au compte-gouttes, en flash-back, par des images floues stroboscopiques, laissant deviner des scènes violentes, cauchemardesques. Le présent de cette femme solitaire dont on ne sait rien crée le malaise. Elle surveille, cherche des indices, semble traquée. En même temps quelqu’un, une sorte de brute au corps massif, la surveille, la suit.
Notre intellect est aux aguets, nos sens sont transis d’effroi. Peur, tension: à chaque instant, il peut se passer quelque chose. Le décor n’est pas moins inquiétant: appartement saccagé, caves sombres, lieux sordides, détritus, des escaliers à monter et à descendre. Ce décor ne symboliserait-il pas le subconscient d’Irena jonché de désolation et de traumatismes? De plus, le thriller est parsemé de séquences d’horreur et d’images gore.
Faut-il comprendre qu’il s’agit de la construction d’une ambiance étouffante pour finalement déconstruire l’énigme d’un personnage apparemment paranoïaque? Au bout du compte, un film de genre plutôt lourd que la musique pontifiante d’Ennio Morricone vient plomber encore plus. Âmes allergiques au morbide s’abstenir.
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