Pingpong

"Premier long métrage du réalisateur allemand né à Hambourg en 1972 ayant obtenu une maîtrise ès lettres en présentant une thèse sur les films de Krzysztof Kieslowski, PINGPONG est un film de fin d'études tourné en 23 jours, qui a récolté de nombreuses récompenses, dont, à la Semaine de la critique de Cannes 2006, le Prix du scénario et celui de la (toute) jeune critique. On comprend le choix de cette dernière, car l'histoire évoque avec sensibilité et retenue les désarrois et les états d'âme de jeunes ""adulescents"".

Paul (Sebastian Urzendowsky), 16 ans, dont le père vient de se suicider, sonne inopinément à la porte d'une villa bourgeoise où habitent son oncle Stefan, sa tante Anna et son cousin Robert. Afin de ne pas être renvoyé chez sa mère, Paul propose de se rendre utile en remettant la piscine en état. Son attitude désinvolte perturbe la vie réglée comme du papier à musique - c'est le cas de le dire, Robert (Clemens Berg) est un pianiste virtuose qui prépare une audition importante, houspillé par sa mère - de la petite famille. L'oncle part une semaine en voyage d'affaires, Anna (Marion Mitterhammer) ne parle affectueusement qu'à son chien et veut ignorer que son fils se shoote à l'alcool, Paul s'éprend de sa tante.

Par petites touches bien observées et par glissements progressifs, on pressent qu'un drame va se jouer, qui troublera temporairement la surface d'une eau apparemment dormante (dans la forêt voisine, un petit lac pollué dans lequel la baignade est exclue joue un rôle symbolique).

Film d'école (on pense un peu à TEOREMA), PINGPONG envoûte par son ambiance subtilement délétère et par le suspense entourant une vengeance attendue. Les musiques, pour la plupart jouées par Clemens Berg (Robert dans le film), contribuent efficacement à ce climat."