Ulzhan

"Une voiture s'arrête en plein désert, un homme s'en extrait et s'embarque à pied, refusant toute aide extérieure. L'histoire de Charles, solitaire et asocial même au premier abord, Volker Schlöndorff la situe en plein Kazakhstan, au milieu des steppes sans fin de l'Asie centrale. Dans des décors contrastés - capitale kazakh ultramoderne et quasi futuriste; étendues désertiques superbes et inquiétantes -, le récit, très linéaire, s'avance au coup par coup, sans signification apparente. Et c'est là que le bât blesse: il faudra attendre le dernier tiers d'ULZHAN pour voir se dégager plus nettement le portrait d'un homme dont les traumatismes familiaux récents expliquent chez lui une volonté exaspérée de quitter le monde. A l'aide d'une vieille carte, s'il semble chercher un trésor ancien perdu dans les montagnes. Une jeune Kazakh, Ulzhan, réussira avec tact et beaucoup d'obstination à l'empêcher de sombrer, à lui indiquer d'autres pistes que cette fuite vers la mort.

Si le cinéaste allemand est peut-être parvenu, au travers de paysages époustouflants, à s'approcher du monde intérieur d'un homme en pleine détresse, son film ne convainc guère. Tout est assez confus, et ce n'est pas la présence d'un troisième protagoniste, Shakuni, personnage littéraire étrange qui sillonne le désert en trekking et qui prétend échanger des mots rares contre des victuailles, qui permettra au film de prendre son envol. Restent de magnifiques cavalcades dans la steppe qui donnent à ULZHAN, l'espace de quelques instants, les allures d'un fascinant ""western intérieur"" dans les plaines de l'Est..."