Réalisé par | Wong Kar-Wai |
Pays de production | France, Hong-Kong, Chine |
Année | 2007 |
Durée | |
Musique | Ry Cooder |
Genre | Romance, Drame |
Distributeur | StudioCanal |
Acteurs | Rachel Weisz, Natalie Portman, Jude Law, David Strathairn, Norah Jones |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 548 |
"Wong Kar-wai, qui avait enchanté Cannes avec IN THE MOOD FOR LOVE, propose ici son premier film en langue anglaise, avec un plateau éblouissant merveilleusement dirigé.
Le générique se déroule sur des images de crème glacée fondant sur de la tarte aux myrtilles, allusion au titre du film. L'héroïne, Elizabeth (Norah Jones, fantastique chanteuse de jazz et fille de Ravi Shankar, pour la première fois à l'écran), a été larguée par son ami au bout de cinq ans. Elle se lie d'amitié avec Jeremy (Jude Law), Anglais dont le rêve marathonien s'est mué en la tenue d'un café new-yorkais chaleureux. Comme elle n'arrive pas à chasser de ses pensées celui qu'elle a chassé de sa vie, elle fuit la Grande Pomme et, au fil de son cheminement, s'engage comme serveuse dans des bars. A Memphis Tennessee, elle s'intéresse à Arnie (David Strathairn), policier abandonné par sa femme (Rachel Weisz) dont il reste amoureux fou et noyant son chagrin dans l'alcool. Dans le Nevada, elle se laisse convaincre par une joueuse de poker compulsive de lui confier l'argent qu'elle économise pour s'acheter une voiture; elle l'accompagne jusqu'à Las Vegas. Elle découvre ainsi des gens véritablement seuls et entreprend un travail sur elle-même.
Une fois de plus, Wong Kar-wai le magicien nous sidère par son art de la narration, par son écriture et par sa maîtrise raffinée de l'image. S'y ajoute une bande sonore subtile et un choix musical signé Ry Cooder. Une comédie humaine bouleversante, peut-être un peu trop lisse, avec pour mot de la fin: ""Autant se laisser aller à l'espérance.""
En complément à mes impressions cannoises, quelques mois après avoir revu le film remanié par le réalisateur (selon son habitude! Quelques années auparavant, IN THE MOOD FOR LOVE avait été présenté à Cannes brut de décoffrage, livré à la dernière minute).
La version proposée aujourd’hui est raccourcie. Si j’ai bonne mémoire, la scène où Elizabeth (Norah Jones) s’endort sur le bar de Jeremy (Jude Law) est scindée, la seconde partie étant renvoyée à la fin. Par ailleurs, plusieurs anecdotes liées au bar passent à l’as. Il en résulte un récit plus animé.
Même si le résultat est séduisant, on ne peut s’empêcher de penser que le réalisateur travaille à la consolidation d’une marque de fabrique: Wong Kar-wai, c’est du flou, des images fugitives, des dominantes colorées, des nuées accélérées, des dégoulinées à l’image de la crème glacée sur la tarte aux myrtilles (blueberries) qui fait fondre Elizabeth...
Daniel Grivel