Critique
Ce couple et ses deux enfants adolescents vivent dans un quartier pauvre de Manille. Ils sont chargés par un service social local de garder des enfants abandonnés avant leur adoption officielle. Le film raconte les jours qui précèdent le moment où le dernier enfant qu'ils gardent doit être remis à ses parents adoptifs. A mesure que passent ces journées, chaque moment avec le petit garçon de 3 ans devient de plus en plus précieux.
Fiction autant que documentaire, voilà une œuvre d'une qualité émotionnelle et d'une sensibilité qui nous habitent longtemps après que l'écran se soit éteint. Suivant pas à pas ses personnages dans l'inextricable dédale de ces bidonvilles philippins colorés et vivants, le réalisateur s'est inspiré de sa propre expérience paternelle pour raconter cette histoire de garde d'enfant très particulière. Des filles de 15 ans déjà enceintes aux mères nourricières, des employées des services d'adoption aux richissimes Américains venant prendre en charge un enfant, en passant par les nonnes de l'orphelinat, aucun de ces êtres, petits ou grands, n'est jugé sur son comportement. Ils nous sont proches, tout simplement.
La spontanéité du jeu des enfants ajoute encore à la réussite de ce film parfaitement maîtrisé et que l'on souhaite voir distribué sur nos écrans romands.
Georges Blanc