Critique
"Alejandro, un orphelin latino d'une douzaine d'années, vit et travaille dans un garage où l'on répare des carrosseries, situé dans l'un de ces faubourgs industriels ressemblant plutôt à des décharges, à la périphérie de New York. Débrouillard et habile, il est apprécié de ses plus ou moins véreux employeurs. La vie qu'il se construit tant bien que mal est néanmoins parsemée de moments de bonheur, le plus radieux de ces moments étant l'arrivée de sa sœur aînée Isamar qui emménage avec lui dans sa chambre minuscule. Désirant garder sa sœur et lui offrir une vie meilleure, Alejandro se met à économiser pour acheter un camion de vente ambulante qui leur permettra de monter leur propre affaire et de rester ensemble. Lorsque leur rêve se trouve menacé par les dures réalités de la vie et du travail, les enfants sont forcés de prendre des décisions difficiles auxquelles bien des adultes ne sont jamais confrontés.
""C'est le Bronx"", cette expression couramment utilisée prend tout son sens lorsqu'on découvre dans ce film qui est presque un documentaire un univers peuplé de marginaux de tous âges mais forçant chacun à leur manière la sympathie. Intime et déchirant, mais finalement porteur d'espoir, l'envol de pigeons de la séquence finale en témoigne, ce film est le portrait d'un jeune garçon qui navigue dans un monde chaotique d'adultes et qui tente de survivre. Située dans un cadre unique et surprenant, voilà une œuvre à la fois simple et subtile qui raconte une histoire profonde sur ceux qui y vivent, travaillent et rêvent."
Georges Blanc
