Voler est un art

Affiche Voler est un art
Réalisé par Pierre-André Thiébaud
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 548

Critique

"Le dimanche 25 mars 1990, Genève est troublée dans sa quiétude par une information de choc. Cinq individus ont forcé l'entrée de l'Union de banques suisses (UBS). En un peu moins de deux heures, ils se sont emparés de 220 kg de billets de banque en provenance d'Italie et d'Afrique du Nord, pour une somme totale de quelque 30 millions de francs suisses. Ils n'ont laissé aucune trace.

Le documentaire serré et bien monté de Pierre-André Thiébaud revient sur cet événement. Il refait l'enquête avec des témoins de choix: les condamnés eux-mêmes, mais aussi Marco Mattille, aujourd'hui commissaire divisionnaire à Genève, dernier policier vivant de l'équipe qui a mené l'enquête. Le réalisateur tourne son film quinze ans plus tard. Il a attendu la prescription des faits jugés en Suisse, attendu aussi de pouvoir financer son travail, un documentaire d'investigation. ""Il me fallait acquérir une certaine maturité pour me confronter au milieu du grand banditisme. N'oublions pas que cette affaire revêt un aspect malgré tout inquiétant.""

En revenant à l'histoire, il s'est trouvé confronté à la reprise de l'affaire en France, avec le jugement de suspects corses, membres d'une bande au nom romantique: La Brise de mer. Les trois ans de tournage ont dû coller à des rebondissements et le risque pris par Pierre-André Thiébaud ""a été que personne n'accepte de parler de ce hold-up"", à l'instar de l'UBS et de son personnel.

Captivant, VOLER EST UN ART déroule ses surprises à la façon d'un film policier. Sa complexité fait sa qualité. Car le réalisateur a interrogé des témoins de tout bord, suspects, policiers, journalistes, dont il a su trier les informations en gardant ses distances. Comment être simple quand les enquêteurs eux-mêmes ne sont pas parvenus à dérouler tout l'écheveau? Aujourd'hui, les suspects ont été acquittés et les millions de l'UBS n'ont toujours pas été retrouvés. Ce qui fait qu'au plaisir suscité par le film se joint une amertume connue: ce sont toujours les petits qui paient..."

Geneviève Praplan