Critique
Avec GOODBYE SOUTH, GOODBYE, Hou Hsiao-Hsien change radicalement sa façon de faire un film. Jusqu'à présent, il construisait des scénarios en cassant le temps et en mêlant les histoires. Il nous raconte aujourd'hui d'une manière très linéaire les aventures de malfrats sans envergure qui tentent de monter des affaires juteuses en rapport avec des maisons de jeux et des trafics en tous genres. Mais ce cinéaste - dans ce faux polar - sait aussi garder un style très personnel qui privilégie l'attente, le non-spectaculaire et la trame du quotidien. Maître de la mise en scène, génie de la caméra, on pense à Bresson éclairé d'un fort regard politique: le portrait sans complaisance de Taïwan aujourd'hui (c'est le Sud du titre du film) a eu l'heur d'irriter fortement les journalistes de ce pays présents à Cannes.
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