UV

Affiche UV
Réalisé par Gilles Paquet-Brenner
Pays de production France
Année 2006
Durée
Musique Aude Brenner, Roger Eon, Alban Schafer
Genre Thriller
Distributeur TFM Distribution
Acteurs Jacques Dutronc, Marthe Keller, Laura Smet, Nicolas Cazalé, Anne Caillon
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 547
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ambiance estivale alanguie dans une maison bourgeoise sise sur une île. Lumière éblouissante, chaleur caniculaire, chant des cigales: une sorte de torpeur semble avoir saisi la maisonnée. Deux jeunes femmes, Julie (Laura Smet) et Vanessa (Anne Caillon), lézardent au bord de la piscine. Surgit un inconnu de blanc vêtu, Boris (Nicolas Cazalé), venant rendre visite à Philip (Alexis Loret), son ami de lycée, dit-il. Mais Philip n'est pas là. Son retour est attendu pour demain peut-être, mais au plus tard pour le 14 Juillet, car c'est lui qui allume le feu d'artifice. Un rite auquel on tient beaucoup. En attendant, Boris va s'installer. Beau, sûr de lui, doté d'un pouvoir de séduction, il intrigue et crée le trouble. On l'écoute, on le suit, on lui prodigue de l'attention. L'hôte providentiel fait sortir chacun de sa léthargie. Tous apprécient sa compagnie. Tous, sauf un beau-fils, André-Pierre (Pascal Elbé), suspicieux, mécontent, crispé par l'inattendue présence.

On est à deux jours de la Fête nationale. La température monte de quelques degrés au bord de la mer comme dans les esprits...

Pour cette adaptation du roman éponyme de Serge Joncour, le réalisateur semble avoir mis un soin tout particulier à créer une ambiance, au détriment d'accroches plus flatteuses. Les filtres travaillent la lumière jusqu'à saturation pour donner l'impression de chaleur, de moiteur, d'irréel. Rythme lent. Cadrage qui privilégie les lignes horizontales. Prédominance des tons blancs, bleus, percés de quelques taches de couleurs. Des personnages qui attendent, qui scrutent l'horizon. L'esthétique est délibérément minimaliste, lénifiante et toute insinuation des personnages; tous ces détails vont créer du doute, du suspense et épaissir le mystère sur cet inconnu. Statique de facture, le film raconte que chez ces gens-là, fortunés, on s'ennuie... Mais pas que ça! Sous le faîte de la demeure, il y a un écrin qui cache une collection inattendue, tout comme il y a derrière le code de bonnes manières de chacun une tolérance à la transgression, quelle qu'elle soit.

Dans le genre policier, on est bien dans une fable. Le scénario distille une sorte de satire sociale, message perceptible à qui surmonte, à la faveur de qualités de bonne facture, l'effet soporifique du début du film.

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