Pas douce

Affiche Pas douce
Réalisé par Jeanne Waltz
Pays de production Suisse, France
Année 2007
Durée
Genre Drame
Distributeur Les Films du Paradoxe
Acteurs Lio, Isild Le Besco, Yves Verhoeven, Steven Pinheiro de Almeida, Michel Raskine
N° cinéfeuilles 546
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Ce film a été présenté au Festival de Berlin (Forum 2007). La réalisatrice bâloise qui, après avoir fait ses études à Neuchâtel, vit au Portugal, nous offre là une excellente surprise qui contribue à dorer le blason du cinéma helvétique.

Jeanne Waltz nous propose le portrait de deux personnages attachants. Fred (Isild Le Besco), une infirmière qui, à l'hôpital de La Chaux-de-Fonds où elle travaille, a la réputation d'être insensible (pas douce), et celui d'un jeune garçon, Marco (Steven Pinheiro de Almeida), révolté à la suite du divorce de ses parents. Ces deux blessés par la vie, par un hasard déroutant, vont se rencontrer et, quoique très différents, feront ensemble un bout de chemin qui les conduira vers l'apaisement. Fred, rejetée par un père qui ne la comprend pas, éprouve un grand besoin d'amour. Ses rencontres superficielles attisent son mal-vivre. Fascinée par la mort qu'elle côtoie à l'hôpital, elle tente un suicide qui lui échappe. Mais la balle perdue frappe un enfant innocent qui se retrouvera dans son service hospitalier, lieu de leur rencontre qui, du combat, les conduira au pardon.

Le scénario original est d'une grande richesse thématique, habilement mis en images avec la sensibilité d'une femme qui a su mettre en valeur la comédienne Isild Le Besco. Cette dernière définit très bien le personnage de Fred par ses mots: ""C'est beau de partir de cette fille si noire au départ pour aller vers cet optimisme... Le film ne raconte pas l'histoire d'une fille qui est en train de sombrer, mais qui au contraire trouve le désir d'en sortir... On la prend au bord du suicide et on assiste à sa régénérescence.""

Elle a pour partenaire un jeune garçon d'origine portugaise. C'est un rôle difficile que celui de ce personnage à la fois très violent et pourtant fragile. Il s'en tire fort bien. Selon la cinéaste, ce gosse ""ne devait ni être une tête à claques, ni faire pitié"".

Sans faire de la psychologie un peu facile, Jeanne Waltz conduit le spectateur à de nombreuses réflexions à partir de situations toujours plausibles. Elles vont des relations père/fille à l'expiation, en passant par le besoin fondamental d'être aimé et reconnu. C'est sans douter le message fort que nous adresse cette œuvre de qualité."

Maurice Terrail