Azul Oscuro Casi Negro

Affiche Azul Oscuro Casi Negro
Réalisé par Daniel Sánchez Arévalo
Titre original Azul Oscuro Casi Negro
Pays de production Espagne
Année 2006
Durée
Musique Pascal Gaigne
Genre Drame
Distributeur frenetic
Acteurs Quim Gutiérrez, Marta Etura, Antonio de la Torre, Héctor Colomé, Raúl Arévalo
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 546
Bande annonce (Allociné)

Critique

Voici le renouveau du cinéma espagnol. Laissons-nous séduire par ce film magnifique, attachant, aux antipodes de la provocation "almodovarienne"... Daniel Sánchez Arévalo, jeune cinéaste doué, dirige une danse d'intrigues et de tempéraments, forçant le spectateur à y pénétrer: une authentique révélation!

Madrilène d'origine, s'ennuyant dans ses études de gestion, Daniel Sanchez Arévalo est d'abord scénariste de séries de fiction. Grâce à une bourse, il passe un master de cinéma à Columbia (New York). Il a à son actif une douzaine de courts métrages, certains nominés aux Goya, sélectionnés à la Mostra de Venise ou présélectionnés aux Oscars. Le titre original de son premier long métrage pourrait se traduire par "Bleu profond presque noir", histoire de nous rappeler que dans notre existence tout est une question de nuances.

Azul se profile comme une fable moderne, poétique, rigolote, dans laquelle on retrouve bien des traits de notre société en pleine décadence. Jorge, malgré un master de gestion, doit reprendre le travail de concierge de son père handicapé, dont il devient également l'infirmier à plein temps. Son frère aîné Antonio est en prison. Natalia (la fille de son cœur depuis l'enfance) revient vivre dans l'immeuble dont Jorge est le gardien. Israël, son meilleur ami, espionne ses voisins à la jumelle et découvre... mais n'en dévoilons pas trop. Tout éclate pour Jorge lorsqu'Antonio, à la fin de son incarcération, lui demande de mettre enceinte Paula, sa copine restée derrière les barreaux. Voilà pour le fond de l'histoire.

Daniel Sánchez Arévalo dit de son film qu'il est "l'histoire de gens qui luttent contre leur destin, contre ce qui est écrit dans les astres". Les personnages sont prisonniers derrière une vitre presque invisible qui les sépare de leurs rêves; ils ne comprennent pas la différence entre ce qu'ils veulent et ce dont ils ont besoin; ils ne savent pas renoncer aux choses; ils veulent tout, tout de suite. Mais, peu à peu, Jorge, Paula, Antonio, Israël, ou encore le père grabataire, apprennent à accepter leurs limites personnelles pour progresser, doucement, vers une destination bien différente de celle dont ils rêvaient, mais probablement plus agréable.

Ce film est servi par de jeunes acteurs splendides, lesquels nous offrent leurs personnages avec tendresse, humour, tranquillité ou colère, et beaucoup d'élégance. Ce collier de talents est dominé par la présence charismatique de Quim Gutiérrez (Jorge) - un vrai bonheur. Relevons aussi le beau travail de Marta Etura dans le rôle de Paula et de Raúl Arévalo, un Israël complètement déjanté.

On ressort de ce moment espagnol la tête dans les nuages, en chantant. Un joli moment de bonheur!

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 12
Ancien membre 11
Antoine Rochat 11
Anne-Béatrice Schwab 12
Maurice Terrail 10
Ancien membre 18