Euphoria

Le réalisateur est un jeune Russe de 33 ans féru de théâtre; son presque long métrage est son premier film, qui montre qu'il a été à bonne école et qu'il a su choisir des acteurs eux aussi bien formés. Le Jury du Festival de Venise 2006 ne s'y est pas trompé et lui a attribué le Lionceau d'Or.

Œuvre d'un débutant qui ne manque pas de Don (le fleuve joue un rôle non négligeable dans le film...), Euphoria raconte l'histoire d'un homme et d'une femme (chabadabada...) à la manière d'un Lelouch russe. La musique d'Aydar Gainullin, grand accordéoniste frotté à Rostropovitch et à Piazzola, souligne la parenté.

Pakha (Maxim Ushakov) a rencontré Vera (Polina Agureyeva) à l'occasion d'un mariage. Tombé raide amoureux d'elle, Pakha ne sait trop comment la soustraire à son mari et à sa fille.

La narration est aussi chaotique que les sentiments des personnages. Ponctuée par de nombreux fondus au noir, elle s'étend largement sur la vaste toundra et sous des ciels somptueux. Des vues prises d'hélicoptère montrent des pistes se croisant, allusion à l'entrelacs des destinées. Les personnages sont beaux, les paysages envoûtants, la mise en scène soignée. Manque l'émotion.