Bande du parc Geisendorf (La)

Geisendorf, c'est le nom d'un parc situé au cœur de la ville de Genève. C'est aussi un endroit qui n'a pas très bonne réputation: des bandes de jeunes ont pris l'habitude de s'y retrouver, refusant - pour une bonne partie d'entre eux - de se prendre en charge.

Diplômé de l'Institut d'études sociales, le réalisateur Frédéric Baillif connaît bien les lieux: avant de se lancer dans le cinéma documentaire, il s'est occupé d'un projet d'intégration sociale par les sports pour des jeunes de ce quartier. C'est là qu'il a rencontré Cédric, Michael, Marvin et Adli, quatre garçons âgés de 17 à 21 ans, sans projets d'avenir. Il les a suivis pendant quatre mois, les laissant librement s'exprimer.

Le titre du film  est un peu ambigu: il ne s'agit pas de la vie d'une bande, mais bien de celle de quatre individus distincts. Un film qui est à l'écoute de chacun d'eux, de leurs parents aussi (pour autant que le réalisateur ait pu les rencontrer) et de leurs amis. Tourné en DVCAM à fin 2005, le film de Frédéric Baillif est un constat qui évite tout jugement, toute prise de position. Une démarche intéressante, mais qui a aussi ses limites: l'absence d'un point de vue, la méconnaissance des antécédents de la plupart de ces adolescents - tantôt sympathiques, tantôt suprêmement agaçants - empêchent toute véritable approche de leur monde intérieur. La tonalité du film reste morose: on ne voit guère comment ils pourront s'en sortir (aux dires du réalisateur, trois sur quatre sont encore aujourd'hui ""en galère"" et l'un d'eux a déjà un gros casier judiciaire).

Documentaire à l'écriture très télévisuelle, La bande du parc Geisendorf est un regard porté sur des jeunes qui - défavorisés sans doute au départ - ont mal négocié les premières étapes de leur formation, et ne semblent pas être capables de saisir l'aide qui leur est proposée.