Critique
Kamel est au chômage et veut récupérer de faux papiers qui lui permettront de quitter prochainement le pays. Il demande à sa copine Zina - qui travaille dans une clinique - de l'accompagner dans ses recherches, puis de partir avec lui en Italie.
Ce premier long métrage d'un cinéaste algérien ne parle pas d'autre chose et traîne souvent en longueur. Le héros passe son temps à déambuler (à pied ou en voiture) dans les rues d'Alger, sur fond de free jazz arabisant. Le temps est étiré, la musique tente de pallier l'absence d'action, les dialogues se font rares. L'histoire semble se situer dans les années 90 (impression de tracts religieux, situation de couvre-feu, allusions dans les journaux à des massacres, à des bombes dans les bus), la ville d'Alger paraît vide, les bords de mer déserts. Un monde gris, comme figé dans le désespoir.
ROME PLUTÔT QUE VOUS est une évocation désenchantée (et finalement génératrice d'ennui) qui se termine par une scène de violence difficilement explicable. On a beau avoir côtoyé, ici ou là, des trafiquants louches ou des policiers véreux, rien ne laissait prévoir l'arbitraire et la brutalité de la tragédie finale, qui semble tomber du ciel.
Antoine Rochat
Ancien membre
