Quelques jours plus tard...

Affiche Quelques jours plus tard...
Réalisé par Niki Karimi
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 544

Critique

Sharzad, graphiste à Téhéran, est dépressive. Elle supporte très mal le harcèlement de ses collègues de travail et les requêtes incessantes de ses clients impatients. Le soir venu, elle trouve son foyer investi par le monde extérieur: la voiture du voisin occupe sa place de parking, des ouvriers ont envahi son appartement pour le repeindre, et son répondeur automatique est bourré de messages. L'unique endroit où elle retrouve un peu de paix, c'est une fois seule sur une butte surplombant la ville.

L'Iranienne Niki Karimi est l'une des actrices les plus connues de son pays. Elle signe ici son deuxième film en tant que réalisatrice et protagoniste principale de cette chronique quotidienne désabusée. Un film épuré, retenu, qui évite de mettre en place quelque tension dramatique que ce soit (on pense parfois au cinéma d'Abbas Kiarostami). L'écran est le plus souvent occupé par un visage figé, celui d'une femme déprimée, indécise, indifférente apparemment à ce qui l'entoure et incapable d'exprimer ses émotions. Un portrait finalement décourageant dans la mesure où nous échappe tout ce qui pourrait nous aider à comprendre - mari parti semble-t-il, enfant handicapé, père malade, condition féminine? - le tragique d'un présent si dépourvu d'espoir.

Antoine Rochat