Critique
Le FIFF a sélectionné cette année plusieurs films en provenance de Malaisie, preuve du regain de vitalité d'un cinéma qui avait connu son heure de gloire dans les années 50, avant de disparaître complètement.
A Malaca, vieille ville historique désormais vouée au tourisme, Keat, fils aîné de la famille, réintègre la maison ancestrale. Il veut la transformer en magasin d'antiquités, moins par désir de préserver des objets anciens de valeur que par goût des affaires. Il doit affronter l'opposition de son frère cadet Hua, qui souhaite ouvrir une fabrique de nids d'hirondelles. Quant au père, il poursuit une existence tranquille, attentif aux criquets, à ses plantes, à son chat et à ses voisins. Trois manières de considérer l'avenir.
Au-delà de la (fine) description d'une vie familiale menacée par l'affrontement d'intérêts personnels, il y a ici l'évocation, en contrepoint, des problèmes et des tensions liées à la conjoncture économique: il faut louer une partie de l'appartement à un Indien, il faudra renvoyer sans doute la jeune aide indonésienne, et Keat devra retrouver du travail puisque l'on délocalise à tour de bras en Malaisie...
LA MAISON AUX OISEAUX, de Khoo Eng Yow, est un portrait familial intime, très simplement dessiné, mais de la main déjà sûre d'un cinéaste dont c'est le premier long métrage. Une histoire un peu amère, qui ne laisse guère de doute sur la suite des événements.
Antoine Rochat
