Angel

Pour la première fois, François Ozon propose un film anglais jusqu'au bout des ongles - et de la langue... Disposant de moyens assez considérables, il tente, avec un bonheur mitigé, de mettre ses pas dans les traces d'un James Ivory, par exemple.

Angel est inspiré d'un roman homonyme d'Elizabeth Taylor (1912-1975), émule moins sucrée de Barbara Cartland. Angel (excellente Romola Garai), très jeune femme possédée par la passion de l'écriture et fille d'une brave épicière de province, emballe un éditeur, Théo (Sam Neill, very british) dont la femme Hermione (Charlotte Rampling) est moins encline à l'enthousiasme...

Le succès foudroyant permet à Angel d'acheter le manoir "Paradise" qui la faisait rêver adolescente; elle y loge sa mère et une amie, Nora (Lucy Russell), qui devient sa secrétaire particulière. Romance avec le frère de Lucy, peintre incompris car aux antipodes de l'art pompier; mariage; guerre de 14, blessures, infidélités...

Angel est un beau film à costumes, aux décors et la reconstitution soignés, aux couleurs judicieusement choisies, à la musique dégoulinante à souhait. Un beau livre d'images que l'on feuillette avec indifférence, parce que les ressorts dramatiques ne sont jamais vraiment exploités et que les états d'âme des protagonistes laissent froid.

Le chroniqueur n'a peut-être pas assez le sens du deuxième, voire du dixième degré. Toujours est-il qu'il s'est ennuyé - le petit doigt levé, certes, mais cela suffit-il?...