Mala Noche

Affiche Mala Noche
Réalisé par Gus Van Sant
Pays de production U.S.A.
Année 1986
Durée
Musique Peter Daamaan
Genre Drame
Distributeur MK2 Diffusion
Acteurs Tim Streeter, Doug Cooeyate, Ray Monge, Nyla McCarthy, Sam Downey
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 541
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le grand public avait découvert Gus Van Sant avec ELEPHANT, Palme d'Or à Cannes en 2003 (un film sur les tueries commises dans plusieurs lycées américains, entre 1997 et 1999). Quelques années plus tard, LAST DAYS (une histoire de solitude et de difficulté existentielle) n'avait pas connu le même succès. Et voilà que sort aujourd'hui MALA NOCHE, le premier long métrage du réalisateur américain, tourné il y a plus de vingt ans. Un film qui n'offre qu'un intérêt assez limité.

Inspiré d'un petit roman de Walt Curtis (poète, traducteur de Neruda et de Lorca), MALA NOCHE met en scène un jeune blanc, Walt (Tim Streeter), propriétaire d'une petite épicerie de Portland (l'Oregon des années 70). Le gringo, qui cherche à venir en aide à un groupe d'immigrés clandestins mexicains, est fasciné par un adolescent de 18 ans, Johnny (Doug Cooeyate), qui ne parle pas un mot d'anglais, mais dont il tombe immédiatement amoureux. La caméra s'attache à leurs pas, à leur relation, les cadrant de très près, le plus souvent en gros plans. L'univers de MALA NOCHE est celui de gens qui se cherchent, qui se perdent, qui se droguent (ou pas), qui travaillent (ou pas), qui partent en voiture on ne sait où, quitte à se retrouver dans le fossé.

Gus Van Sant a toujours été le cinéaste des marginaux, des homosexuels, des amours impossibles. Dans ce film expérimental et cru - moins provocateur peut-être aujourd'hui qu'il ne le fut il y a vingt ans -, il dépeint les itinéraires confus d'un monde essentiellement jeune et masculin, sans porter de jugement, chargeant le protagoniste principal de commenter sobrement les événements.

Un film court, à petit budget, paraissant souvent volontairement déconstruit, sans intrigue proprement dite et désenchanté.

Antoine Rochat