7 ans

Affiche 7 ans
Réalisé par Jean-Pascal Hattu
Pays de production France
Année 2006
Durée
Genre Drame
Distributeur Pyramide Distribution
Acteurs Valérie Donzelli, Bruno Todeschini, Nadia Kaci, Cyril Troley, Pablo de la Torre
N° cinéfeuilles 541
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Pour son premier long métrage, Jean-Pascal Hattu développe un thème qu'il avait abordé dans un documentaire sur une gardienne de prison, à savoir l'histoire d'un couple séparé par la prison.

Maïté (Valérie Donzelli) est mariée à Vincent (Bruno Todeschini). Amour réciproque. Vincent vient d'être condamné à sept ans de prison ferme. Le quotidien s'organise autour de son incarcération. Les visites chronométrées, deux fois par semaine, se passent selon un rituel bien précis. Elle récupère le linge sale, le lave, le repasse, le lui rapporte. Un jour, un inconnu l'aborde, va la séduire. Jean (Cyril Troley) deviendra son amant, mais ne franchira jamais la porte de chez elle. Des moments volés. Elle se sent si seule. Lorsque Maïté apprend que Jean est en réalité gardien de prison et que Vincent est le commanditaire de cette relation, elle est saisie de sentiments contradictoires. Partagée entre culpabilité, devoir, envie, elle se sent comme prise dans un piège dont aucun ne connaît les règles.

Dès les premières images, un style est donné: la sobriété. Il va falloir lire dans les détails, mais du coup on a l'impression que le sujet est traité à fleur de peau. Un parti pris du réalisateur: ""Mes personnages ne sont ni dans la psychologie, ni dans le commentaire. Ils affrontent des épreuves et se débrouillent comme ils peuvent."" Le décor est minimaliste, une abstraction: le mur blanc de la prison devant lequel attend Maïté, le parloir bleu exigu avec deux êtres assis séparés par une minuscule table, la voiture parquée en pleine nature, refuge de fortune pour ces moments de plaisir volés. Il s'en dégage une certaine froideur en même temps que s'installe un rythme répétitif plein de frustrations. Quelques gestes contenus, un parfum, une odeur, un regard, mais surtout des non-dits traduisent le désir. C'est peu mais chacun s'accroche à ces petits riens. La solitude ronge, la relation fluctue, se fragilise. Le stratagème de Vincent, amour par procuration, pour garder Maïté, va s'avérer bancal. Et quand Jean va sortir de la triade, c'est la vie de Vincent qui est mise en danger.

Entre mensonge, frustration, solitude, les trois personnages peinent à savoir où ils en sont. Difficile de tenir sept ans! On est certes touché par le regard que porte le réalisateur sur ses personnages. Les acteurs font de leur mieux. Mais on reste sur sa faim. La frustration et l'ennui nous atteignent aussi peu à peu."

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