Critique
A Casablanca, ville de contrastes, à la fois moderne et archaïque, Kamel est tueur à gages de métier alors que Kenza, elle, est agente de circulation. C'est le portable d'une amie commune qui va les mettre par hasard en relation et devenir le fil conducteur d'une intrigue que nous renonçons à vous décrire, tant elle fait preuve d'incohérence et d'invraisemblance.
Incontestablement, Faouzi Bensaïdi a le cinéma dans la peau. Il connaît ses classiques, tant ses allusions à Fellini, à Tati, à Kitano sont évidentes, il y a quelques traits de génie dans sa manière de filmer et sa première œuvre, MILLE MOIS, en 2003, qui faisait dans le genre film arabe social à vocation humaniste, était prometteuse parce qu'empreinte de sensibilité et de poésie. Quelle déception que ce deuxième film, un exercice de style prétentieux ressemblant étrangement à un travail de fin d'études! Un patchwork d'ingrédients filmiques puisés à droite et à gauche ne donnera jamais une œuvre cinématographique. Et se donner bonne conscience en effleurant le problème lancinant des émigrants africains clandestins ne peut que susciter notre mépris.
Georges Blanc
