Critique
"Cette histoire d'un personnage qui en harcèle un autre pour se venger d'événements liés à sa propre enfance, le cinéaste français Eric Barbier est allé la chercher dans un roman anglais très sombre et très violent (Plender, de Ted Lewis). Thriller correctement réalisé, mais trop long et souvent besogneux, LE SERPENT ne permettra pas à son auteur de se faire un nom dans le gotha du cinéma français. Un cinéma français dont on relèvera aujourd'hui - soit dit en passant - la discrétion, sinon l'effacement.
Vincent Mandel (Yvan Attal), photographe et père de famille en instance de divorce, voit tout à coup sa vie se compliquer et basculer dans le tragique: il se découvre manipulé par un ancien camarade de classe, Joseph Plender (Clovis Cornillac - le ""Serpent""), qui lui reproche d'avoir été jadis à l'origine d'un événement ayant eu des incidences graves sur son existence.
Le chantage qui s'exerce sur lui, les meurtres, harcèlements, enlèvements qui se succèdent vont amener Vincent à devoir user des mêmes stratagèmes pervers que Joseph Plender pour essayer de s'en sortir.
LE SERPENT est un film qui se traîne, et la crédibilité de certaines scènes se fait souvent prier. Il y a certes un scénario, et les acteurs y mettent probablement le meilleur d'eux-mêmes - en particulier Pierre Richard dans le rôle d'une autre victime du maître chanteur - , mais ce polar, malgré (ou peut-être à cause de) ses nombreux rebondissements, finit par manquer de rythme. Les décors de banlieue high-tech, une musique lourde et très présente, un style qui se voudrait proche des films d'action, tout cela ne crée que boursouflure et ennui."
Antoine Rochat