Critique
Le film LA NATIVITE de Catherine Hardwicke a été présenté au Vatican, on se demande bien pourquoi. Même si le bénéfice qu'on en attend est promis à un village israélien où cohabitent chrétiens, juifs et musulmans, ce récit évangélique mis en forme à Hollywood n'apporte absolument rien, ni à l'histoire, ni à la foi. Au contraire, présentés comme ils le sont, les faits banalisent le mystère de Noël et le transforment en un conte pour enfants. LA NATIVITE déroule le récit évangélique à la lettre, sans souffle, ni inspiration. Les textes originels étaient destinés à des populations illettrées, friandes de merveilleux. Les reprendre comme le fait cette nativité hollywoodienne est un anachronisme total.
Les producteurs insistent sur le souci de reconstitution du film. Ils ont sillonné Israël (le tournage a eu lieu au Maroc) pour y saisir l'essence des paysages, interrogé l'histoire et l'archéologie pour construire Nazareth, Jérusalem ou Bethléem... Las! On peine à tout instant à prendre ces décors au sérieux. Et encore plus à supporter la musique pseudo-grégorienne qui écrase le tout. Catherine Hardwicke défend sa volonté de montrer comment l'adolescente Marie (Keisha Casle-Hughes) devient une femme; l'argument est mince et le résultat fade. Avec THIRTEEN et LES SEIGNEURS DE DOGTOWN, elle avait habitué son public à un travail plus costaud.
Geneviève Praplan
N. B.: Le lecteur sera peut-être surpris par les notes obtenues jusqu'ici par ce film (voir en p. 2). Entendons-nous bien: ce n'est pas parce qu'un sujet est tiré de l'Histoire sainte qu'une adaptation cinématographique sera forcément bonne. Dont acte pour cette saint-sulpicerie sucrée (supplices hérodiens mis à part) et plutôt orientée.
Daniel Grivel
Ancien membre
