Critique
Variante moderne de la fable du rat des villes et du rat des champs, SOURIS CITY raconte les aventures de Roddy St. James, animal de compagnie d'une fillette vivant avec ses parents dans un quartier huppé de Londres. Métaphore animalière: le souriceau est un véritable coq en pâte, logeant dans une cage somptueuse dont il sait ouvrir la porte. Sa famille humaine étant partie pour une semaine de vacances, Roddy danse... comme il se doit: à lui la grande vie, l'exploration du logis en voiture électrique à sa taille, accompagné de somptueuses poupées Barbie et protégé par un robot-soldat.
Tout irait pour le mieux si ne surgissait pas Sid, un dégoûtant rat d'égout bien décidé à squatter le palais et à regarder des matches de foot vautré sur un canapé et s'empiffrant de victuailles dégoulinantes. Roddy tente de s'en débarrasser en lui faisant croire que la cuvette des WC est un jacuzzi mais Sid, qui n'est pas né de la dernière pluie, le pousse à l'eau et tire la chasse. L'infortuné play-boy, expulsé de sa bulle de luxe, se retrouve dans un Londres underground, réplique souterraine peu ragoûtante du monde de la surface. Il y rencontre une faune pittoresque et, s'éprenant de Rita, jolie souris aventurière, s'embarque dans des aventures décoiffantes, s'efforçant de la délivrer d'un affreux crapaud et de son cousin français Ze Frog...
Les studios Dreamworks et Aardman, qui avaient déjà obtenu un triomphe avec CHICKEN RUN, récidivent ici avec bonheur et des moyens techniques accrus. Le résultat est saisissant: trois dimensions, animation dans tous les coins et recoins de l'image, humour, suspens, excellentes chansons. Petits et grands feront leur miel...
Daniel Grivel