Critique
Londres à l'époque victorienne. L'engouement pour les progrès scientifiques a pour corollaire le goût pour les spectacles de magie, et plusieurs théâtres voient des spécialistes rivaliser d'adresse et d'astuce. Parmi eux, Robert Angier (Hugh Jackman) et Alfred Borden (Christian Bale); en comparse et narrateur, Cutter (Michael Caine). En savant halluciné, Tesla (David Bowie), inventeur de la bobine qui porte son nom. Ajoutez-y un brin de romance avec Olivia (Scarlett Johansson), et vous avez les ingrédients d'un spectacle intriguant.
Seulement voilà: malgré un beau plateau, des décors, des costumes et des accessoires soignés, des éclairages suggestifs, Christopher Nolan (BATMAN BEGINS) peine à susciter l'intérêt du spectateur. Le secret des magiciens tient en trois mots, paraît-il: promesse (l'annonce d'un numéro sensationnel), revirement (l'impression de l'échec du tour) et prestige (la réussite éclatante). On ne peut comparer l'incomparable, mais David Lynch, avec son noir/blanc fuligineux d'ELEPHANT MAN, rendait beaucoup mieux le mystère d'une foire d'attractions. Ici, la magie ne prend pas; restent un beau livre d'images et des acteurs impeccables.
Daniel Grivel