Critique
Après moult réalisateurs, c'est donc Martin Campbell (GOLDENEYE, LE MASQUE DE ZORRO) qui s'y colle pour narrer une aventure du populaire héros franchisé James Bond, incarné au début par Sean Connery en 1962. CASINO ROYALE, roman de Ian Fleming paru en 1953, n'avait été porté à l'écran que pour une parodie; cette fois, c'est du sérieux, avec Daniel Craig, plus froid et détaché que l'ancêtre écossais...
Comme le dit M (Judi Dench), chef des services secrets britanniques, il n'est plus, le bon temps de la guerre froide où l'ennemi était facile à identifier. On est dans l'ère du terrorisme international et du crime organisé. James Bond est donc chargé de déboulonner un puissant banquier spécialisé dans le blanchiment d'argent sale, qui s'est fait souffler la fortune qu'un dictateur africain lui avait confiée. Pour se refaire, le financier véreux organise un tournoi de poker aux mises astronomiques.
Trop long d'une bonne vingtaine de minutes à tout le moins, le film est un mélange bien dosé des ingrédients du genre: poursuites échevelées, personnages interlopes, superbes créatures, luxe, paysages de rêve. Les fidèles des versions antérieures regretteront l'absence de l'humour pince-sans-rire, des aspects ludiques, des gadgets originaux. Le nouveau James Bond, qui a notamment joué dans LARA CROFT: TOMB RAIDER, n'est plus le play-boy culotté mais un Poutine mâtiné de Bruce Lee. Mais n'en demandons pas trop à un film de divertissement qui n'attend pas de ses spectateurs qu'ils se prennent la tête.
Daniel Grivel