Princesas

Affiche Princesas
Réalisé par Fernando León de Aranoa
Pays de production Espagne
Année 2005
Durée
Musique Manu Chao, Alfonso de Vilallonga
Genre Drame
Distributeur ARP Sélection
Acteurs Candela Peña, Micaela Nevarez, Mariana Cordero, Llum Barrera, Monica van Campen
N° cinéfeuilles 535
Bande annonce (Allociné)

Critique

Fernando León de Aranoa a reçu de nombreux prix pour LES LUNDIS AU SOLEIL, l'excellent film qu'il a consacré au chômage. Il pourrait bien en recevoir d'autres pour son dernier long métrage qui, lui, parle de prostitution. Le plus vieux métier du monde a beaucoup inspiré le cinéma. Mais jamais comme le réalisateur espagnol, qui fait de la demi-teinte sa couleur de prédilection.

Caye (Candela Peña) a presque 30 ans, elle est prostituée à Madrid, quoi de plus normal? Elle ne le cache qu'à sa famille. Depuis quelque temps, du salon de coiffure dont elle a fait son bureau avec ses collègues, elle voit s'élargir un essaim de prostituées clandestines, qui cassent les prix et acceptent n'importe quoi. La guerre pourrait éclater entre les deux groupes. Pourtant, Caye rencontre l'une de ces étrangères, Zuleima (Micaela Nevárez) et devient son amie. C'est à travers leurs conversations que le spectateur découvre petit à petit leurs peines et leurs espoirs.

Regard amical, dépourvu de jugement, observation délicate du détail qui fait mouche, empathie et discrétion, pudeur et respect, le réalisateur espagnol met toutes les chances de son côté pour le portrait objectif d'une vie difficile. Ses deux personnages principaux diffèrent complètement l'un de l'autre. C'est l'occasion d'ouvrir le propos sur la diversité des difficultés qui conduisent à choisir la prostitution, mais aussi sur les dangers de sa pratique. Dans tous les cas, une insatisfaction affleure au premier moment de cafard. Jouer à l'amour ne fait pas forcément rencontrer l'amour et si PRETTY WOMAN, le conte de fée raconté par Richard Gere et Julia Roberts, reste définitivement du cinéma, PRINCESAS, lui, touche au cœur par la délicatesse et la vérité du point de vue.

Geneviève Praplan