U

La petite Mona, orpheline, erre dans un grand château. Elle pleure et, sans le savoir, appelle U, une petite licorne qui va instantanément devenir sa meilleure amie. Les années passent et Mona est devenue une adolescente égocentrique et insolente avec ses parents adoptifs, les rats Goomi et Monseigneur, également gardiens du château. U, vaquant dans la forêt voisine pour se changer les idées, rencontre un jour Lazare, un lézard survolté qui tombe amoureux d'elle...

U est une histoire simple et magique à la fois. Simple par le sujet qu'elle traite: le passage à l'âge adulte, le moment où les certitudes de l'enfance disparaissent. Magique, dans la manière dont les réalisateurs approchent ce sujet. Sans fausse naïveté enfantine, en évitant méthodiquement la mièvrerie, les deux auteurs signent une œuvre d'animation qui devrait faire date.

U ne fait pas appel aux techniques d'animation modernes à proprement parler: la 3D ne semble pas exister pour les cinéastes... Et c'est tant mieux! Sans renier le style Pixar, qui a su réconcilier critique et public et retrouver la magie fédératrice des premiers dessins animés, Solotareff et Elissalde creusent leur propre sillon. Leur style est plus traditionnel, mais tout aussi frais, et incroyablement spontané. Pinceaux, feutres... Les effets numériques passent au second plan, l'essentiel du travail étant effectué sur des procédés plus artisanaux. Le résultat est flamboyant: U est un festival de couleurs, d'une poésie de tous les instants, et où les personnages prennent vie. Le film n'est pas uniquement une démonstration visuelle, mais également un drame profond, comme un apprentissage de la vie.