Critique
"Après le succès de son documentaire MAIS IM BUNDESHUUS - LE GENIE HELVETIQUE, le réalisateur vaudois présente un film de fiction, inspiré d'éléments autobiographiques.
Vinh, réfugié boat people, a été accueilli dans une famille suisse, il y a une vingtaine d'années. Il vient d'annoncer son mariage. Ce sera l'occasion pour la mère vietnamienne de rencontrer enfin la famille qui a aimé et élevé son fils; elle pourra mettre des visages sur ces signatures au dos de cartes postales - l'inévitable Cervin... - envoyées durant toutes ces années. Cependant, chez les Depierraz, tout ne se passe pas exactement comme le laissent supposer ces messages, et la visite peu attendue de Madame Nguyen va mettre la ""famille"" en émoi. Il va falloir faire bonne figure, se replonger pour quelques jours dans les rôles oubliés de père (Jean-Luc Bideau), d'épouse (Aurore Clément), de frère, de sœur. Le jeu du foyer uni entraîne foule de situations cocasses...
Le film commence comme un documentaire avec entretiens devant la caméra fixe. C'est un patchwork avec des éléments-témoignages recueillis après le mariage pour éclairer des moments-clés de l'histoire de cette famille, avec des flash-back sur les préparatifs et le déroulement de la fête. Le film voudrait cerner la réalité, grâce aux confidences des uns et des autres via l'objectif. Si la culture vietnamienne s'affiche simple et colorée, les réactions de nos Helvètes sont confites de respect et de courtoisie. On sent la sympathie du réalisateur pour la cause vietnamienne. Le décalage culturel des deux familles, les libertés prises par chacun et qui court-circuitent le bon ""fonctionnement"" de l'ex-famille vont être source d'un comique efficace.
Comique jusqu'à en faire trop. Avec les choix personnels de Bron, MON FRERE SE MARIE accroche et fait rire. Le cinéma suisse se cherche. Le cinéaste Bron crée les films comme bon lui semble et donne envie d'aller les voir."
Ancien membre