Critique
"Daniel Burman est l'un des porte-drapeaux du cinéma argentin, lequel se distingue par un léger exotisme non dénué de charme. Il propose ici le troisième volet d'une trilogie comprenant déjà EN ATTENDANT LE MESSIE et LE FILS D'ELIAS. Des titres qui, comme le recours à la musique klezmer, attestent la judéité de l'auteur.
Commenté en voix off par le héros, le film raconte avec nonchalance et une légère distanciation l'histoire d'Ariel Perelman (Daniel Hendler), fils de Bernardo (Arturo Goetz, très attachant), et commence par le déroulement d'une journée-type de celui-ci, veuf et avocat atypique. Café-croissant matinaux, lecture des journaux, prise de température au Palais de justice avec un art consommé et désinvolte de brûler toutes les files d'attente, entretiens sur le terrain avec des clients, colloque avec une secrétaire fidèle et inamovible...
Perelman fils (c'est ainsi qu'il se désigne lui-même), chargé de cours à la Faculté de droit, est marié à une ancienne étudiante dont il a fait gagner le procès grâce à une plaidoirie piquée à son père. La naissance du petit Gaston l'amène à une crise d'identité, se posant des questions sur la filiation et la paternité ainsi que sur son avenir.
Emule de François Truffaut et de Woody Allen, Daniel Burman conduit son récit à la paresseuse. Il y a un certain climat, quelques bons mots, mais on est tenté d'administrer au réalisateur une petite séance de ""podoculthérapie"" pour le réveiller un peu..."
Daniel Grivel
