Diable s'habille en Prada (Le)

Affiche Diable s'habille en Prada (Le)
Réalisé par David Frankel
Pays de production U.S.A.
Année 2006
Durée
Musique Theodore Shapiro
Genre Comédie
Distributeur foxwarner
Acteurs Simon Baker, Stanley Tucci, Anne Hathaway, Emily Blunt, David Frankel
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 532
Bande annonce (Allociné)

Critique

Adaptation du best-seller éponyme de Lauren Weisberger, LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA est un coup de projecteur - superficiel - sur le monde de la mode, une plongée amusée au royaume de celles et ceux qui décident et imposent les tendances du marché et des collections destinées à tout l'univers. Ou tout au moins à la partie nord-occidentale de celui-ci.

Lauren Weisberger a écrit ce roman satirique à l'âge de 25 ans, après avoir été assistante (et souffre-douleur) d'Anna Wintour, directrice du prestigieux magazine Vogue. Elle précise d'emblée que son propos n'a jamais été ""d'ouvrir une réflexion"" à ce sujet.

Dans le milieu très sophistiqué et glamour de la mode new-yorkaise, Miranda Priestly (Meryl Streep) règne d'une main de fer. Son magazine Runway fait la pluie et le beau temps, et pour se faire un nom, il faut y écrire. Le problème pour Miranda, c'est que son caractère détestable fait fuir toutes les assistantes qu'elle engage. Jusqu'au jour où Andy Sachs (Anne Hathaway) débarque dans son bureau, jeune diplômée universitaire, sans compétence professionnelle aucune. Avec toutefois un beau culot et une volonté tenace de s'accrocher à son premier job. Les pieds solides, indépendante d'esprit - c'est ainsi qu'on la découvre -, Andy va pourtant virer de bord et devenir la doublure parfaite et exécrable de sa patronne, accro comme elle au succès et à la réussite financière. Jusqu'au jour où elle prendra conscience de son dérapage...

On l'a compris, le ""diable"" s'habille peut-être en ""Prada"", mais le film de David Frankel (un homme de TV) se veut simple divertissement. Comment en serait-il autrement d'ailleurs, comment adopter, dans ce somptueux ballet de vêtements griffés, un ton très critique lorsque les plus grands couturiers - Chanel, Donna Karan, Bill Blass, Galliano et Prada profitent de se faire leur pub au passage! - ont fourni toutes les garde-robes de ces dames? On croise même le créateur Valentino Garavani... dans son propre rôle! Pas question donc de satire trop vive, de temps à autre un regard peut-être amusé, mais pas de jugement sur le monde de la mode. Ce qui limite évidemment l'intérêt d'une histoire assez lisse et guettée par l'ennui. La réalisation manque de relief, le ton est trop complaisant et tout vient (trop) à point pour qui veut bien attendre.

Si l'on cherche à se raccrocher à quelque chose, c'est encore à Meryl Streep, grande actrice de théâtre on le sait, et dont la composition est ici remarquable. Elle réussit à donner à cette directrice tyrannique d'un empire fabuleux, à ce personnage impitoyable de sécheresse diabolique, une présence étonnante. Une leçon de retenue, de distinction et d'efficacité, avec juste les petites touches de fragilité nécessaires. A côté d'elle, un excellent Stanley Tucci campe, dans le rôle du bras droit - et future victime - de Miranda, un personnage savoureux, évitant avec dextérité le piège de la caricature.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 12
Daniel Grivel 14
Ancien membre 12
Geneviève Praplan 12
Antoine Rochat 11
Anne-Béatrice Schwab 14