Fair Play

Affiche Fair Play
Réalisé par Lionel Bailliu
Pays de production France
Année 2006
Durée
Musique Laurent Juillet, Denis Penot
Genre Thriller, Comédie, Drame
Distributeur TFM Distribution
Acteurs Jérémie Renier, Benoît Magimel, Marion Cotillard, Mélanie Doutey, Eric Savin
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 531
Bande annonce (Allociné)

Critique

Lionel Bailliu a repris la trame de son court métrage SQUASH, primé dans de nombreux festivals, pour en faire son premier long métrage. Il y a ajouté cinq autres séquences autour d'un sport, d'une quinzaine de minutes chacune, pour illustrer sa réflexion sur les tensions, les rivalités entre six personnages travaillant dans une même entreprise.

Alexandre, le cadre dynamique calculateur, vient de recevoir une promotion dans une entreprise dirigée d'une main de fer par Charles. Il a pour collègues Jean-Claude, arriviste, Nicole, comptable timide, et Béatrice, à l'identité floue. Tous vont s'affronter sur un terrain de sport. En aviron, Alexandre et Jean-Claude parlent du pouvoir dans l'entreprise. Lors d'une partie de squash, Charles menace Alexandre de le renvoyer s'il perd. Nicole faisant son jogging rencontre Jean-Claude qui en sait long sur ses fraudes. Charles est menacé dans sa vie de couple par son beau-père en plein duel de golf. Lors d'un séminaire de canyoning les réunissant, les masques vont tomber...

Dans cette fiction, on est dans la logique de ceux qui ne supportent pas d'être perdants, quels que soient leurs torts. L'affrontement est programmé. La joute sportive se veut révélatrice des affrontements plus insidieux liés au travail. Manipulations psychologiques, harcèlement moral, violences verbales, tout semble bon pour déstabiliser l'autre. Et chacun est prêt à tout: mentir, voler, risquer même sa vie pour ne pas perdre la face. Le réalisateur illustre avec originalité le côté parfois pathologique des rapports humains, dans une narration serrée aux dialogues cinglants, en utilisant le sport comme métaphore d'une compétition infernale. A force d'en rajouter, on éprouve la démesure. Au gré des séquences, la hargne des personnages se fait de plus en plus caricaturale, voire ridicule. La cruauté atteint un paroxysme insupportable, surtout dans la séquence canyoning. Difficile de ne pas éprouver la saturation avant le cataclysme final!

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