Critique
Copie conforme et ennuyeuse des thrillers made in USA, THE SENTINEL est à oublier bien vite. Tout le formatage, tous les clichés, tous les tics hollywoodiens sont là. Du suspense laborieux auquel personne ne croit très longtemps (comment imaginer que Michael Douglas puisse endosser le rôle d'un méchant, d'un traître impliqué dans un complot contre le président des States himself?) jusqu'au zeste habituel de terrorisme et au discours traditionnel et sous-jacent sur les menaces planant sur les Etats-Unis - pas trop de connotations proche-orientales, reconnaissons-le, même si Al-Qaida est cité au passage -, bref tout y est. Pas ou très peu de psychologie, beaucoup d'actions, de poursuites et de coups de feu.
L'affaire? Pete Garrison (Michael Douglas), agent des services secrets, est chargé de la protection de Sarah (Kim Basinger), l'épouse - dont il est à ses heures l'amant - du président des Etats-Unis. Un collègue de Pete est assassiné. Un autre, David (Kiefer Sutherland), mène l'enquête et croit découvrir en Pete le responsable d'un dangereux complot. Ce dernier aura donc à ses trousses à la fois ses anciens coéquipiers des services et les ennemis de la nation, bien décidés, eux, à tuer le président (ou sa femme, ou les deux, c'est selon).
Malgré un souci (probable) de réalisme - dans sa volonté de décrire le travail des agents secrets -, THE SENTINEL égare très vite son monde. Les plans et les images se télescopent, les grands décors de bureaux occupent l'espace, les effets spéciaux fatiguent, et la musique rempile chaque fois que la tension fait mine de dégringoler. Respect de l'homme? Voyez à l'étage inférieur, s.v.pl. Quelque chose à garder de tout ce stress? Rien.
Antoine Rochat
