Maître d'armes (Le)

Affiche Maître d'armes (Le)
Réalisé par Ronny Yu
Pays de production U.S.A., Hong-Kong, Chine
Année 2006
Durée
Musique Shigeru Umebayashi
Genre Arts Martiaux, Action
Distributeur United International Pictures (UIP)
Acteurs Jet Li, Shido Nakamura, Betty Sun, Yong Dong, Hee Ching Paw
N° cinéfeuilles 530
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Avec la star chinoise Jet Li, figure très populaire du cinéma asiatique et spécialiste des arts martiaux, on sait à quoi s'attendre. Au mieux (mais rarement) cela ressemblera à HERO (Zhang Yimou), au pire (plus fréquemment) à DANNY THE DOG (Luc Besson).

LE MAÎTRE D'ARMES commence par le pire. Une débauche de combats et de cascades: sabres, épées et étincelles, acrobaties et haute voltige, le sang gicle, les décors volent en miettes. Mais tout à coup le ton change...

Retour au début. Huo Yuanjia, depuis sa tendre enfance, se consacre aux arts martiaux. Les années passent, les victoires s'enchaînent, mais sa vanité et son arrogance deviennent insupportables. Lorsqu'un de ses élèves est blessé par le maître Chin, Huo n'hésite pas à tuer ce dernier. En représailles, sa mère et sa fille seront égorgées...

Changement de ton: la seconde partie du film sera celle de la rédemption. Submergé par la honte et la douleur, Huo quitte la ville de Tianjin et entame une longue errance, prêt à se laisser mourir. Recueilli par une grand-mère paysanne et sa petite-fille aveugle, il reprend goût à la vie, découvre la nature, se met aux travaux des rizières. Quelques années plus tard, il regagne Tianjin et remonte sur le ring. Après avoir triomphé d'un colosse américain (!), il suscite l'inquiétude des dirigeants de la Chambre de commerce - on est en 1909, la Chine est aux mains des colons européens - qui craignent que cette victoire n'attise le ressentiment des Chinois à l'égard de l'Occident: il faut lui infliger une ""leçon"" en l'opposant à quatre lutteurs représentants les quatre puissances occupantes. De ces quatre combats, le dernier donnera une image un peu plus encourageante de cette évocation historique - Huo Yuanjia a créé, en 1910, la Fédération des sports Jingwu - que ne le laissaient entendre les prémices du film.

Histoire vraie, mélodrame et spectacle d'arts martiaux, LE MAÎTRE D'ARMES essaie de dire aussi la futilité de la violence, la paix nécessaire. Ce film d'action ne pèche pas par l'habituelle accumulation de plans ultra-courts masquant les insuffisances de la mise en scène: le réalisateur Ronny Yu a su ménager aussi des pauses, trouver un rythme harmonieux et, dans l'utilisation des décors, susciter par moments le plaisir des yeux. Un film à placer plutôt - mais il faut admettre le genre! - dans un rayon haut de gamme."

Antoine Rochat