Headsman

Affiche Headsman
Réalisé par Simon Aeby
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 530

Critique

"De retour de guerre - on est au Tyrol dans la deuxième moitié du XVIe siècle, au temps de la Réforme -, le capitaine Martin est accueilli dans un monastère par le prieur Georg, un ancien ami d'enfance. Orphelins tous deux, ils avaient passé les premières années de leur vie dans cette abbaye, avant d'être séparés par l'existence.

Dans cette région de l'Europe qui cherche la paix, on passe son temps à décapiter les malandrins et brûler les hérétiques. Martin tombe amoureux d'Anna, la fille du bourreau de la ville. Il l'épouse, avant de reprendre la fonction peu enviable de son beau-père. C'est aussi le temps des grands bouleversements religieux: l'Eglise, dans sa volonté d'éliminer les anabaptistes et les hérésies naissantes, ne lésine pas sur les moyens. Rien n'arrête le Grand Inquisiteur, personne n'est à l'abri d'une justice dispensée par le Saint-Office, toujours au nom de Dieu bien sûr.

Dirigée par un cinéaste bernois, Simon Aeby, cette ambitieuse coproduction européenne (on appelle volontiers ça un ""europudding"") se présente comme un récit de bruit et de fureur. HEADSMAN est une réalisation assez lourde et surannée dans la forme, tournée en Hongrie et en Autriche, parlée anglais, avec moult décors et multiples figurants, beaux et vilains costumes, bonnes et méchantes gens. Le cinéaste joue sur l'expression (souvent caricaturale) des visages, sur une psychologie sommaire, un réalisme cru à la limite de l'horreur et de la provocation.

On n'apprendra rien de nouveau sur l'Inquisition, sur le fanatisme religieux de l'époque, sur la complicité, l'hypocrisie et la corruption de l'Eglise, ou sur les mœurs dissolues du haut-clergé. HEADSMAN est une entreprise laborieuse et son intrigue convenue finit par s'effilocher, écrasée par les nombreuses scènes-choc sanglantes et souvent insupportables de décapitation, de tortures et de violences. Par ses excès, ce film aura bien du mal à trouver le public international qu'il cherche à atteindre."

Antoine Rochat