Poseidon

Un splendide navire pour croisières de luxe (treize ponts, huit cents cabines) est retourné fond sur fond une nuit de Saint-Sylvestre par une vague géante de plus de trente mètres de haut. Pour les passagers, l'horreur est au rendez-vous. Pas étonnant que celui qui avait tourné avec talent LE BATEAU (1982) ait eu envie, après TROIE, de revenir à l'univers (sous-)marin et de proposer une nouvelle mouture de L'AVENTURE DU POSEIDON (1972) de Ronald Neame.

Les personnages retenus ont quelque peu changé. La petite équipe décidée à s'en sortir est composée cette fois-ci d'un efficace joueur professionnel, d'un gosse et de sa maman, d'un ex-maire de New York, de sa fille et de son fiancé, d'un suicidaire, d'une passagère clandestine et d'un serveur qui connaît chaque recoin du bateau (la figure du pasteur qu'interprétait Gene Hackman a hélas disparu). Une fois le naufrage arrivé, on suit l'angoissante remontée du petit groupe où se dévoilent peu à peu les êtres, plus par leur comportement que par les dialogues réduits qu'ils échangent. L'intérêt est qu'en situation extrême chacun, consciemment ou non, en vient à laisser paraître ce à quoi il tient le plus et ce qui le conduit à ne pas lâcher prise. Et si l'un ou l'autre doit y laisser sa vie, faudra-t-il la lui prendre ou acceptera-t-il d'en faire don?

Autant dire que dans cette réalisation soignée, bénéficiant d'effets spéciaux aussi impressionnants qu'efficaces, le suspense est au rendez-vous et l'air de rien soulève finalement quelques dérangeantes questions, du genre: et moi, comment réagirais-je?