Pour aller au ciel il faut mourir

L'ANGE DE L'EPAULE DROITE, en 2003, avait été une excellente surprise. Son auteur, Djamshed Usmonov, présentait cette année à Cannes son quatrième film, POUR ALLER AU CIEL IL FAUT MOURIR.

Si l'on retrouve toutes les qualités d'écriture connues du réalisateur tadjik (précision et élégance dans le choix des cadrages, longs plans fixes, direction d'acteurs à la fois rigoureuse et sensible, importance donnée aux regards, aux visages, aux silences plutôt qu'à la parole ou aux sons), le propos reste cette fois-ci un peu mince.

On est donc en pays tadjik. L'existence de Kamal, 20 ans et marié depuis trois mois, est flottante. Sa femme est toujours vierge, et les conseils médicaux n'y font rien. Pour tenter de résoudre son problème, Kamal part à la rencontre d'autres femmes. Un jour il effleure la main d'une jeune femme dans un trolleybus de banlieue. Une rencontre qui aura des conséquences insoupçonnées, propulsant Kamal dans une série d'événements imprévus qui relèvent plus de la comédie noire que du film social que l'on était en droit d'attendre jusque-là. Kamal débarque dans le monde de la mafia et du crime organisé, le film perdant dès lors de sa force (ou alors s'agirait-il d'une image - terrible - du Tadjikistan?) Les pistes thématiques se brouillent et contraignent le spectateur à de périlleux exercices de rétablissement, dans un jeu cinématographique qui paraît assez gratuit.