Critique
En fait de souvenir, ce qui reste après le film, c'est une pénible sensation de bruit et d'hystérie. On regrette que Julie, héroïne malgré elle d'une machination peu convaincante, n'ait pas dès le début de l'histoire averti la police ou consulté un psychiatre. Il n'y aurait pas eu de film, le public n'en aurait pas souffert. Mais voilà, il y a un film, ou plutôt le deuxième épisode d'un premier essai. Julie, donc, fait des cauchemars insupportables depuis que deux de ses amis ont été assassinés sous ses yeux. Le jour anniversaire du drame, ses cauchemars se concrétisent. Filer aux Bahamas va lui changer les idées, estime son amie Karla. Ce sera pire.
Ce film d'horreur pourrait offrir un intérêt, comme n'importe quel titre du genre réalisé avec un souci d'invention et de cohérence. LES NERFS A VIF (Cape Fear), de Martin Scorsese, ou LA JEUNE FILLE ET LA MORT, de Polanski en sont d'excellents exemples. Au contraire, le réalisateur Danny Cannon fait preuve d'un manque flagrant d'imagination. Incapable de créer la tension par le scénario, il met l'histoire au service des effets techniques. Et s'il accumule ces effets, c'est parce qu'il n'a pas trouvé d'autre solution pour empêcher la tension de s'effondrer comme un soufflé.
Geneviève Praplan
