Critique
"Pour le jour d'ouverture du Festival de Cannes 2006, lourdingue DA VINCI CODE mis à part, c'est un film chinois qui a lancé la compétition. Il s'agit d'une saga s'étendant sur une vingtaine d'années et qui, au travers d'amours étudiantes, montre l'évolution fulgurante de l'""Empire du Milliard"".
Hong Yu, née dans une ville à la frontière sino-coréenne, quitte son amoureux de facteur, car elle a été admise à l'une des Universités de Pékin, proche du Palais d'été. Elle y découvre une jeunesse remuante et libérée; elle tombe follement amoureuse d'un condisciple. Parallèlement à ses idylles tumultueuses, on assiste à l'irruption tardive des danses occidentales, aux événements de la place Tian An Men, à des séjours d'études à Berlin, à l'émergence d'une société libéralo-capitaliste.
De longues scènes d'amour assez chaudes, des allusions à l'homosexualité et l'évocation sans fard de la révolte estudiantine ont à ce jour échappé aux censeurs du régime. Le réalisateur sait jouer avec la lumière et le son direct, les acteurs sont touchants de naturel, mais le rythme lent et de fréquentes longueurs risquent de faire décrocher les spectateurs habitués à un montage plus nerveux."
Daniel Grivel
