Meurtrières

Affiche Meurtrières
Réalisé par Patrick Grandperret
Pays de production France
Année 2006
Durée
Musique Silth
Genre Drame
Distributeur Pan Européenne Edition
Acteurs Hande Kodja, Céline Sallette, Gianni Giardinelli, Anais de Courson, Isabelle Caubère
N° cinéfeuilles 526
Bande annonce (Allociné)

Critique

Nina et Lizzy, jeunes filles un peu fragiles, un peu déjantées, se rencontrent par hasard. Elles n'ont pas beaucoup de chance, pas d'argent, pas trop de famille. Imprudentes et insouciantes, elles ne feront pas grand-chose pour gagner notre estime, tant on a vraiment l'impression qu'elles pourraient agir autrement... En l'espace de quelques jours elles se fermeront encore plus les portes d'un monde dont elles n'ont pas les clés. Un geste de trop, et tout basculera.

Le cinéaste Patrick Grandperret a cherché à montrer, à partir d'une histoire vraie, comment Nina et Lizzy, victimes de l'indifférence et de la sourde violence de la société, en sont arrivées à exercer une autre forme (extrême) de violence, comment surtout ces deux jeunes filles, à peine sorties de l'adolescence, se laisseront, malgré leur grande envie de vivre, dépasser par les événements. Plus que l'acte ultime - le titre du film est explicite -, c'est ce processus, cet engrenage que Patrick Grandperret a tenté de mettre en évidence.

Au bout du compte le résultat est pourtant mitigé, la crédibilité de l'histoire faisant défaut. Tant par la rapidité temporelle des événements que par la difficulté à admettre un enchaînement de circonstances si peu vraisemblable. D'entrée de jeu les deux jeunes femmes ne paraissent pas perturbées - le film se montre très discret sur leurs antécédents - au point que leur geste en devienne explicable, sinon justifié. Quant au ton adopté, qui est parfois celui de la comédie, il brouille encore les pistes.

A sauver peut-être quelques-unes des rencontres faites par Nina et Lizzy, quelques portraits des hommes qui les embarquent dans leurs voitures, tout au long de leur fuite en avant. Mais c'est un peu tout, et trop peu. La qualité de l'interprétation des deux protagonistes n'est pas remise en cause, mais bien plutôt celle du regard porté sur elles par le réalisateur.

Antoine Rochat