Metteur en scène de mariages (Le)

Affiche Metteur en scène de mariages (Le)
Réalisé par Marco Bellocchio
Pays de production France, Italie
Année 2006
Durée
Musique Riccardo Giagni, Mariangela Melato
Genre Drame
Distributeur Films sans Frontières
Acteurs Sergio Castellitto, Donatella Finocchiaro, Sami Frey, Gianni Cavina, Bruno Cariello
N° cinéfeuilles 526
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Bellocchio a eu l'idée de ce film en croquant une scène de vie sur une plage de Calabre: un cinéaste besogneux, gagnant sa vie dans la mise en scène de mariages, filme un couple de jeunes mariés qui lui obéissent en faisant preuve d'une docilité absolue, comme s'ils étaient des acteurs professionnels.

Le scénario est construit autour du personnage de Franco Elica (un omniprésent Sergio Castellito), surnommé ""Il Maestro"". Il prépare la énième adaptation cinématographique du célèbre roman d'Alessandro Manzoni (XIXe siècle), Les fiancés. Désespéré par le mariage de sa fille avec un fervent catholique et victime d'un obscur dépôt de plainte pour harcèlement sexuel, il s'enfuit. Réfugié au fin fond d'un village de Sicile, il y rencontre trois personnages: un homme qui vit de ses films de cérémonies de mariage, un réalisateur qui se fait passer pour mort afin de bénéficier de la renommée qu'il n'avait pas de son vivant, et un prince cultivé, mais ruiné.

Le prince Fernandino Gravina di Palagonia lui propose de filmer le mariage de sa fille Bona avec un homme fortuné. Franco tombe instantanément amoureux de la sublime princesse et échafaude moult plans pour l'arracher à ce mariage de raison.

Le film s'éclate avec un scénario déjanté, aussi original et anticonformiste que dans les productions précédentes de Bellocchio. Il nous entraîne dans les méandres oniriques d'un homme désenchanté et pourtant plein de vitalité et d'énergie. Véritable fil d'Ariane dans un univers labyrinthique, Elica met le spectateur au défi de regarder le monde au-delà de l'image et de repousser les limites du réel tout en révélant un romantisme baroque enfoui sous les conventions sociales.

A signaler quelques scènes d'anthologie, comme celle de la caméra de surveillance espionnant le héros tentant d'amadouer des chiens de garde en leur parlant en allemand..."

Anne-Béatrice Schwab