Silent Hill

Affiche Silent Hill
Réalisé par Christophe Gans
Pays de production France, U.S.A., Japon
Année 2006
Durée
Musique Jeff Danna
Genre Epouvante-horreur, Fantastique
Distributeur Metropolitan FilmExport
Acteurs Deborah Kara Unger, Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Jodelle Ferland
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 524
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Christophe Gans (CRY FREEMAN et LE PACTE DES LOUPS) persévère dans son goût pour l'esthétisme. Il adapte un jeu vidéo homonyme d'une firme japonaise que nous ne nommerons pas et vendu à des millions d'exemplaires pour passer sur une console que nous ne nommerons pas non plus: les mordus sauront bien assez identifier l'objet...

Dans ses crises de somnambulisme, une petite fille s'aventure dans des lieux dangereux et ne cesse de nommer un endroit mystérieux, Silent Hill. Grâce à internet, sa mère découvre qu'il s'agit d'une ville fantôme de Virginie. A l'insu du père, toutes deux s'y rendent; la fillette disparaît et la mère se met à sa recherche, explorant une cité minière abandonnée il y a une trentaine d'années, les filons de charbon ayant pris feu et ""bourronnant"" encore. L'atmosphère est lugubre, le ciel obscurci par les cendres, des ténèbres surgissant régulièrement sèment l'épouvante, des êtres monstrueux apparaissent furtivement.

Comme dans tout jeu vidéo, le spectateur suit les efforts et la progression de la mère en quête de sa fille, la cueillette d'indices dans des endroits incongrus comme la bouche d'une horrible créature crucifiée. Au bout du compte, les plus redoutables ne sont pas les monstres mais un groupe de survivants réunis en secte fanatique prête aux sacrifices les plus inhumains pour lever la malédiction pesant sur Silent Hill.

Oublions les invraisemblances liées au genre. L'ambiance est plus éprouvante que d'épouvante; il n'y a pas de suspens et pourquoi, dans ces films censés faire frissonner le public, les personnages s'engagent-ils toujours sans hésiter sur des voies dont ils savent d'avance qu'elles sont de tous les dangers?...

On parlait de l'esthétisme. Il y a en effet une certaine recherche dans les décors, dans certaines images éclaboussées de sang qui évoquent des peintures de Francis Bacon, dans la démarche erratique de l'homme-tronc, mutant incarné par un danseur de hip-hop faisant penser au ""Cri"" d'Edvard Munch, dans le ballet des infirmières qui rappelle les Enfers traversés par Tamino et Pamina dans LA FLÛTE ENCHANTEE vue par Ingmar Bergman. Mais l'effet alibi auprès du public dit cultivé est plus marqué que dans V POUR VENDETTA."

Daniel Grivel