Shara

Deux jumeaux d'une douzaine d'années, Kei et Shun Aso, habitent un vieux quartier de Nara, l'ancienne capitale du Japon. La famille Aso perpétue depuis des générations la tradition de la fabrication artisanale de l'encre de Chine. Un jour, Kei disparaît, comme volatilisé.

On retrouve Shun cinq ans plus tard, inscrit dans un atelier de peinture, travaillant sur le portrait de son frère disparu qu'il n'a jamais pu oublier. Une douleur secrète le rend muet et incapable de répondre à l'amour de Yu, une amie d'enfance, elle aussi murée dans le silence... Une histoire doublement complexe, un sujet délicat touchant à l'intimité de l'être, que la cinéaste Naomi Kawase a traité avec beaucoup de doigté et de pudeur. Le rythme de la narration est lent, porté par de longues séquences descriptives qui dégagent une impression de pesanteur menaçante. Une pesanteur voulue sans doute, et cela jusqu'aux dernières scènes, tardivement libératrices. Shun et Yu sont prêts alors à prendre leur destin en mains.