Critique
Un mendiant trouve un uniforme de policier et l'enfile pour pouvoir entrer à la cantine de la gendarmerie et se rassasier. Mais il réalise que cet uniforme lui donne du pouvoir. Mû par un sentiment de générosité, il va en profiter pour aider les uns et les autres. Et surtout cette jolie vendeuse qui travaille dans une boutique d'articles pornographiques et dont la fillette a été enlevée par les beaux-parents. On voit tout de suite le galant clochard policier se mettre à la poursuite de l'enfant. Et on n'a pas tort.
Albert Dupontel est efficace comme acteur, beaucoup moins comme réalisateur. ENFERMES DEHORS, son troisième long métrage, se construit sur un sujet en or, mais qui demande beaucoup de subtilité pour devenir une comédie réussie. Or, la comédie française peine à la finesse, on le vérifie film après film. Souvent bien partie, elle se transforme vite en pitreries usées jusqu'à la corde. On ne peut pas dire qu'Albert Dupontel échappe à la routine quand on le voit écrasé par une armoire, emporté sur un toit de bus, disparu dans une trappe, renversé sur une décharge...
Mais, dans les meilleurs moments, reconnaissons-lui une tendresse pour ses personnages de clochards, un regard qui redonne vie aux oubliés de la grande ville, quelques idées qui font mouche.
On sent un Albert Dupontel responsable face à l'évolution du monde et qui, s'il ne prétend pas le changer, veut bien lui apporter sa petite pierre de solidarité. Souhaitons qu'il y parvienne mieux avec son quatrième film.
Geneviève Praplan